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Date: 1975-08-27
Par: Le Devoir
Citation: « Le slogan de Bourassa mène à l’impasse, commente le PQ », Le Devoir [de Montréal] (27 août 1975).
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Le slogan de Bourassa mène
à l’impasse, commente le PQ

QUEBEC (PC) — Le premier
ministre Robert Bourassa, en
liant la souveraineté culturelle
au rapatriement de la constitu-
tion, s’est assuré que ni l’un ni
l’aure ne verront jamais le
jour, a affirmé hier le chef de
l’Opposition officielle à l’As-
semblée nationale, M. Jacques-
Yvan Morin.

Commentant les propos tenus
à ce sujet en fin de semaine par
M. Bourassa à l’issue de la réu-
nion du Mont Gabriel, M. Morin
a souligné « que cela équivaut à
mettre sur la tablette le dossier
des communications, donc à
laisser tomber le ministre Jean-
Paul L’Allier ».

Dans un communiqué remis à
la presse, le député de Sauvé dit
que « tout ce qu’Ottawa aura à
faire pour conserver l’ensemble
de ses pouvoirs, notamment en
matière de communications,
c’est de laisser dormir le dossier
du rapatriement. Ce n’est pas
un prix bien élevé à payer pour
continuer à dominer tous les
secteurs de la vie québécoise, y
compris ceux mentionnés par
M. Bourassa: l’immigration, la
culture et les communications ».

Le chef de l’Opposition sou-
tient que le Québec, pour se dé-
velopper pleinement, a besoin
non seulement de pouvoirs en
matières culturelle et sociale,
mais également dans le do-
maine économique.

« C’est le contrôle actuel de
l’économie et des richesses na-
turelles du Québec par Ottawa
et les compagnies multinationa-
les qui constitue le danger le
plus grave pour l’aevnir culturel
des Québécois. Sans la maitrise
de notre économie et sans le dé-
veloppement du Québec par
tous les Québécois, aucune sé-
curité culturelle n’est possible.
C’est la raison pour laquelle le
Parti québécois a posé la ques-
tion de l’avenir du Québec en
termes globaux. Faire croire
aux Québécois que la souverai-
neté culturelle est possible sans
la souveraineté tout court, c’est
les leurier dangereusement » a
fait valoir le porte-parole du
PQ.

Mais ce qui est très significa-
tif pour M. Morin, c’est que M.
Bourassa, en parlant de ra-
patriement, a soigneusement
évité de demander la réouver-
ture des discussions sur les par-
tages des pouvoirs, afin que le
Québec puisse acquérir ceux qui
lui manquent.

Pour M. Morin, la déclaration
faite en fin de semaine concer-
nant la réouverture du dossier
constitutionnel, c’est un geste
uniquement défensif dont le but
est de contrer une tentative im-
minente du gouvernement fédé-
ral pour imposer le rapatrie-
ment de la constitution.