18e Conférence Annuelle des Premiers Ministres Provinciaux, Communiqué, L’Economie (18-19 août 1977)


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Date: 1977-08-18
Par: Secrétariat de la Conférence
Citation: 18e Conférence Annuelle des Premiers Ministres Provinciaux, Communiqué, L’Economie, Doc 850-8/023 (St. Andrews: 18-19 août 1977).
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DOCUMENT: 850-8/023

18eCONFÉRENCE ANNUELLE DES PREMIERS MINISTRES PROVINCIAUX

COMMUNIQUE
L’ECONOMIE

(LE 18 AOÛT 1977)

St. Andrews, N.-B.
les 18 et 19 août 1977

Les premiers ministres provinciaux conviennent que le
taux de chômage actuel au Canada est inacceptable. Les prévisions
pour les prochains dix—huit mois, qu? révèlent que des taux élevés
de chômage se maintiendront, suscitent une grande inquiétude.

Les premiers ministres déplorent le gaspillage de ta ents humains
et la perte économique dus à la gravité du chômage.

Les premiers ministres soulignent que les mesures prises
pour combattre le chômage a court terme ne doivent pas compromettre
l’avenir à long terme de l’économie canadienne. ïl est convenu qu’une
reduction significative du chômage exige que soient prises
immédiatement des mesures à long et a court terme.

Les premiers ministres ont étudié une série de mesures
qui pourraient être prises à court terme, notamment:

1. Des dégrêvements d’impôts qui augmenteraient le pouvoir d’achat
du consommateur et feraient fonctionner les industries en
place à pleine capacité. Par exemple, ils pourraient prendre
la forme d’une diminution de l’impôt fédéral sur le revenu
des particuliers et d’autres mesures semblables.

2. L’accélération des projets de constructions de logements en
offrant des stimulants fiscaux, en accélérant levprocessus
gouvernemental ou en augmentant les crédits disponibles.

3. La remise en vigueur du fonds fédéral pour les prêts de capitaux
d’immobilisations non remboursables.

Les premiers ministres ont abordé la question de
l’énergie et celle des transports. Ils ont convenu que le
développement des ressources hydro—électrigues doit constituer
un sujet de préoccupation a l’heure actuelle» Ï15 Se
sont fermement dits d’avis qu’il y va de l’intérêt de tous
qu’on encourage et qu’on accélère le développement des ressources
hydro—électriques, et ils ont convenu que les gouvernements fédéral e
provinciaux doivent mettre un accent prioritaire sur ce développe-
ment, tant en ce qui a trait à la production d’énergie hydro-
électrique (y compris l’énergie marémotrice) qu’au transport de
cette énergie Vers les marchés. On a jugé de la plus haute
importance que des mesures immédiates soient prises, étant donné
les délais prolongés que requiert la construction des installations
et la pénurie de pétrole que connaîtra vraisemblablement le monde
dans les années 1980.

On a souligné la chance qu’a le Canada de disposer
d’abondantes ressources hydro—électriques, qui pourraient être
développées économiquement et de manière telle que le pays
en tire toutes sortes d’avantages au chapitre notamment de la
conservation des formes d’énergie non—renouvelables telles que
le pétrole et le gaz, de la balance des paiements, de la
sûreté des approvisionnements et de la croissance économique
dans les régions éloignées ou à faibles revenus. Les premiers
ministres se sont dits préoccupés par l’indifférence apparente
du gouvernement fédéral vis—à—vis le développement des ressources

hydro-électriques, ainsi que par le peu d’importance qu’il
semble attacher à cette forme d’énergie, et ils ont insisté
sur la nécessité que des corrections immédiates soient apportées
a cette anomalie, sans que soit menacée la primauté des
provinces en ce qui a trait a la propriété des ressources.

Relativement à la politique nationale des transports,
les premiers ministres ont convenu qu’un pays aussi vaste et
diversifié que le Canada doit pouvoir compter sur un réseau de
transport efficace pour assurer le développement économique
regional. Ils se sont par ailleurs prononcés en faveur de
l’adoption d’une nouvelle politique des transports, qui aurait
notamment pour objet d’atténuer les disparités régionales. Ce
principe devrait, selon eux, constituer la pierre angulaire de
la politique nationale des transports, version révisée. Les
premiers ministres ont déclaré que l’adoption d’une telle ligne
de conduite ne devrait pas avoir pour corollaire le lancement
de projets pouvant saper l’efficacité du réseau de transport et,
par ricochet, affaiblir l’économie. Ils se sont dits d’avis que
le principe en vertu duquel « c’est l’usager qui doit payer la
note » devrait être subordonné à l’objectif du développement
régional.

Les premiers ministres ont endossé les principes et
la philosophie que l’on retrouve dans le rapport de la Commission
Hall sur la manutention et le transport du grain. Ils ont
insisté sur la nécessité que le gouvernement fédéral prenne des
mesures immédiates en vue de la mise en oeuvre de ces
recommandations, dans l’intérêt, à leur avis, du Canada dans
son ensemble. Ce faisant, le gouvernement fédéral prouverait
qu’il est bel et bien disposé àtn?liser le réseau de transport
en vue de promouvoir le développement économique régional.

Les premiers ministres ont étudié les nombreuses mesures
prises par plusieurs provinces pour combattre le chômage.

Ils soulignent cependant qu’il appartient d’abord au
gouvernement fédéral de s’attaquer immédiatement au problème
du chômage puisqu’il est celui qui possède les plus grands
pouvoirs fiscaux.

Les premiers ministres ont étudié un certain nombre
de problèmes économiques à long terme auxquels il faut
s’attaquer dès maintenant, notamment:

1. La nécessité d’améliorer la position concurrentielle
de l’économie canadienne au chapitre des traitements,
des salaires, des frais d’exploitation et du fardeau
fiscal. A cet effet, les premiers ministres
conviennent que le gouvernement doit prêcher par
l’exemple en établissant des priorités et en contrôlant
ses dépenses.

2. La nécessité d’améliorer la structure et le climat des
relations de travail, tout particulièrement dans le
secteur public. En prévision de la suppression des
contrôles anti—inflation. les premiers ministres
ont affirmé qu’il faut contrôler de très près les dépen-

ses publiques. Par conséquent, ils ont convenu de
collaborer à un échange de données et de renseignements
qui permettront de comparer les traitements, les
salaires et les avantages sociaux dans le secteur public.

L’objectif des premiers ministres vise à contrôler les
pressions inflationnistes et à faire en sorte que les
ententes S?lariales dans le secteur public
ne soient pas supérieures aux ententes comparables dans
le secteur privé.

3. La nécessité de faire preuve d’aggressivité en matière
de politique commerciale et de faire pencher la balance
des paiements en notre faveur. Les premiers ministres
accordent une importance particulière à une meilleure
coordination des attitudes face aux gros emprunts.
Ils expriment leur satisfaction qu’une réunion fédérale—
provinciale ait été convoquée pour préciser la position
canadienne lors des négociations du GATT.

Les premiers ministres ont souhaité que les ministres
des Finances étudient â leur prochaine réunion des mécanismes de
planification et de consultation de la politique économique dans
les secteurs publics et privés.

Ils ont dit craindre sérieusement l’incertitude causée
par l’indécision quant à l’avenir du programme de contrôles. Ils
estiment que le gouvernement fédéral servirait les intérêts
économiques â long et court terme du pays en annonçant aussitôt
que possible la date définitive à laquelle les contrôles seront
supprimés. Les premiers ministres appréhendent la période qui
suivra immédiatement la suppression des contrôles obligatoires
et espèrent qu’on pourra trouver un mecanisme quelconque pour analyse:
les prix et les salaires. Tous les secteurs de l’économie,
notamment le gouvernement, le patronat, les professionnels
et les syndicats devront collaborer en restreignant leurs
demandes de façon à ce que la suppression des contrôles se
fasse le mieux possible.

Les premiers ministres considèrent les mesures
énoncées dans ce communiqué comme un minimum nécessaire pour
que le pays regagne la confiance des investisseurs.

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