Conférence des Premiers ministres provinciaux, Déclaration de l’honorable William G. Davis (23 février 1978)


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Date: 1978-02-23
Par: William G. Davis
Citation: Conférence des Premiers ministres provinciaux, Déclaration de l’honorable William G. Davis, Premier ministre de l’Ontario à l’occasion de la conférence des Premiers ministres, Doc 850-9/008 (Montréal: 23 février 1978).
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DOCUMENT: 850—9/008

CONFÉRENCE DES PREMIERS MINISTRES PROVINCIAUX

Déclaration de l’honorable William G. Davis,
Premier ministre de l’Ontario
à l’occasion de la conférence des Premiers ministres
le 23 février 1978

Montréal
le 23 février 1978

DOCUMENT: 850—9/0O8

DECLARATION DE L’HONORABLE WILLIAM G. DAVIS
PREMIER MINISTRE DE L’ONTARIO
A L’OCCASION DE LA CONFERENCE DES PREMIERS MINISTRES,
A MONTRÉAL, LE 23 FEVRIER 1978

A St. Andrew’s-by—the—Sea, les Premiers ministres des
provinces ont, pour la première fois, examiné attentivement
l’état de l’enseignement dans la langue de la minorité et
demandé un rapport à ce sujet. Aujourd’hui, nous avons
étudié ce rapport et nous nous sommes mis d’accord sur
certains principes.

L’Ontario a d’excellentes raisons de s’intéresser au débat
national actuel sur les droits des minorités de langue
officielle. Plus de Canadiens d’expression française
vivent en Ontario que dans l’ensemble des autres provinces,
à l’exception du Québec (Statistiques Canada — recensement
de 1976: français langue maternelle en Ontario, 462,075;
dans huit autres provinces, 434,275).

L’Ontario reconnaît que son rôle à l’égard des droits de
sa minorité officielle comporte des conséquences importantes
à l’échelle nationale. L’épanouissement et la survie des
communautés francophones hors du Québec dépendent en
grande partie de l’attitude qui prévaut dans notre province.

Dans le rapport sur L’état de l’enseignement dans la langue
de la minorité dans les dix provinces du Canada, il est fait

état des efforts soutenus accomplis actuellement en Ontario
pour offrir aux Franco—Ontariens une éducation de premier
ordre dans leur langue maternelle. Je suis heureux de pouvoir
dire que depuis l’élaboration de ce rapport, l’Ontario a
encore pris un certain nombre de mesures dans le domaine
de l’éducation en français: création d’équipes de
spécialistes francophones dans les bureaux régionaux du
ministère, chargées d’offrir des services éducatifs
supplémentaires aux écoles de langue française et affectation
de crédits d’un montant global de 52,500,000 pour la
préparation de manuels destinés aux écoles fréquentées par
des élèves francophones.

On accepte de plus en plus, en Ontario, l’idée que les
Canadiens d’expression française et d’expression anglaise
ont droit à une éducation dans leur propre langue là où
c’est faisable. De fait, ces droits sont ancrés dans nos lois.
Alors que l’Ontario continue à reconnaître le bien fondé
d’amender la constitution pour y insérer ces droits à
l’échelle nationale, des divergences d’opinion à ce sujet
ne devront pas faire obstacle aux efforts déployés en
vue d’offrir un enseignement dans la langue de la minorité
à tous les membres de la communauté franco-ontarienne.

Il ne fait aucun doute, dans mon esprit, que tous les
Ontariens doivent assumer davantage leurs responsabilités

en aidant leurs concitoyens de langue française à préserver
leur identité linguistique et culturelle. Ils doivent
s’efforcer davantage d’aider la communauté francophone à
s’épanouir.

L’Ontario a été heureux d’appuyer la résolution adoptée à
la 18e conférence annuelle des Premiers ministres qui s’est
tenue â St. Andrew, au Nouveau-Brunswick, en août dernier,
et de participer à l’élaboration du rapport sur l’état de
l’enseignement dans la langue de la minorité dans chaque
province. Les discussions amorcées à St. Andrew ont été
reprises de façon positive, le mois dernier, à la réunion
du Conseil des ministres de l’Education qui s’est tenue à
Victoria, et ont suscité des réactions très favorables.

Je crois pouvoir affirmer que le rapport que nous avons reçu
aujourd’hui démontre que de nouvelles réalisations peuvent
venir s’ajouter dans le domaine de l’éducation dans la
langue minoritaire aux fondations solides qui existent déja.

Comme signe de l’effort sincère que déploie actuellement
l’Ontario pour augmenter ses services de façon à répondre
aux besoins de la minorité francophone, j’aimerais citer
des passages du discours du trône prononcé mardi dernier
à l’occasion de l’ouverture de la présente session de
l’Assemblée législative de l’Ontario.

« Le droit fondamental des Franco-Ontariens de recevoir
leur éducation en français est reconnu depuis longtemps
en Ontario. Les Franco-Ontariens ont également reçu
l’engagement du gouvernement d’étendre les services
gouvernementaux en langue française selon les besoins
et la répartition de la population.

Nous allons continuer à bâtir sur les fondations solides
déjà posées dans le domaine de l’éducation et à veiller
à ce que des programmes de langue française soient
offerts à tous les niveaux, aux Ontariens d’expression
française, lorsque la chose est faisable. En même
temps, l’accroissement des possibilités offertes aux
élèves anglophones d’acquérir des compétences en
français demeure une priorité.

Au cours de cette session, nous allons proposer une
loi rendant possible un plus grand nombre de procès
en langue française dans les régions de la province
ou ce service est nécessaire. Des amendements à
The Judicature Act (loi sur le système judiciaire)
et à The Juries Act (loi sur les jurés) garantiront
les mesures prises en ce sens. De même, le gouverne-
ment étudiera des propositions relatives à l’usage
du français dans les tribunaux de réglementation
et autres tribunaux administratifs.

Le gouvernement se propose d’augmenter les services
de traduction actuels afin de pouvoir offrir au public
plus de documents, de publications et de formules en
français et en anglais. Il est particulièrement
important de noter que nous allons instituer une
section spéciale pour commencer à traduire en
français les statuts de l’Ontario.

Tous les ministères vont entreprendre d’identifier
les édifices gouvernementaux et les panneaux de
signalisation routière en anglais et en français
dans les régions à prédominance francophone.

La nomination à temps plein de coordonnateurs des
services en langue française dans plusieurs
ministères augmentera l’aptitude du gouvernement
à répondre aux besoins de la communauté. »

En plus de ces mesures, le ministre de l’Education est à
étudier d’autres moyens qui permettront de nouveaux progrès
afin de respecter l’esprit de la législation relative à
l’éducation dans la langue de la minorité en Ontario, décrétée
en 1968 et qui depuis s’est améliorée progressivement.

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