Province du Canada, Assemblée Législative [Le Journal de Québec] (9 février 1865)


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Date: 1865-02-09
Par: Province du Canada (Parlement), Journal de Québec
Citation: « Parlement Provincial, » Journal de Québec (16 février 1865).
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PARLEMENT PROVINCIAL.

ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

SUITE DE LA DISCUSSION SUR LA CONFÉDÉRATION

Séance du 9.

Thomas D’Arcy McGee [Montréal Ouest, Ministre de l’Agriculture et des Statistiques]—Après les quatre discours qui ont été faits par les ministres sur la confédération, on pourrait supposer qu’il ne reste rien d’important à dire; cependant, le sujet est si vaste, il contient tant d’objets, et ces objets en eux-mêmes sont d’un si grand intérêt, qu’il peut y avoir quelque point de vue encore intact, qui, même dans une discussion préliminaire, doivent être places sous la considération des députés de cette Chambre et du people de ce pays; quelle que soit la contribution que j’aie à faire, je ne crois pas devoir les laisser passer inaperçus. D’ailleurs, sans aucune vaine prétention, j’ai appris depuis qu’il y a un grand nombre de personnes, non seulement en Canada, mais encore dans les autres Provinces, qui sont anxieuses de connaître mon opinion sur le projet de la nouvelle constitution. Je vais donc, en premier lieu, faire une légère esquisse de la question; je considèrerai ensuite les motifs qui, suivant moi, doivent nous engager à poursuivre cette union des Provinces; puis je parlerai des difficultés que le projet a dû rencontrer avant de parvenir à l’état où il est; je mentionnerai après cela quelques-uns des avantages mutuels qui résulteront pour chaque province plus au point de vue social que sous le rapport politique; enfin je terminerai par quelques mots sur le principe fédéral en général.

L’autre soir, le député d’Hochelaga [Antoine-Aimé Dorion] a cru faire un bon coup en exhumant un vieil article de journal, que j’ai écrit sur « une nouvelle nationalité » et en cherchant à me donner la paternité de ce mot destine, j’espère, à devenir fameux et prophétique, puisqu’il a été intercalé dans le dernier discours du trône. J’avais presqu’oublié cet article; mais, quand le député d’Hochelaga [Antoine-Aimé Dorion] l’a rappelé, j’avoue que j’ai éprouvé un peu d’orgueil en songeant que, il y a dix ans, j’ai énoncé en théorie les principes et les doctrines que je tâche maintenant, avec des hommes de bien plus grande importance, de mettre en pratique.

Des Voix—Écoutez! Écoutez!

Thomas D’Arcy McGee [Montréal Ouest, Ministre de l’Agriculture et des Statistiques]—L’idée en elle-même était bonne, et je n’ai aucune raison pour en concevoir de la honte. Elle a dû venir à beaucoup d’hommes dans les temps passés et je crois qu’elle a passé par l’esprit et reçu l’hospitalité mentale du député d’Hochelaga [Antoine-Aimé Dorion] avant que j’en aie parlé dans l’article en question. S’il y a quelque chose à blâmer dans cet article, le blâme doit en retomber sur le député d’Hochelaga [Antoine-Aimé Dorion] plutôt que sur moi; mais réellement, cette tentative de me rendre responsable de cet enfant de plusieurs pères, est prématurée et aussi absurde que les tentatives qu’on fait actuellement pour donner un nom à la nouvelle organisation. Un génie inventif a proposé le nom de Supounia, un autre celui d’Hochelaga. Je demanderai à tout homme de bon sens ce qu’il penserait en se levant un bon matin Supounien ou Hochelagandais! (Rires.)

Je crois donc que cette histoire et la parenté qu’on veut m’attribuer doivent être mises de côté jusqu’à ce que la confédération elle-même soit établie; mais si nous en sommes arrivés à choisir un nom à la Confédération, il y a des noms qui ne doivent pas être oubliés.

En 1800, M. Uniacke, un des principaux hommes politiques de la Nouvelle-Écosse soumit au gouvernement impérial un projet d’Union coloniale; en 1815 le juge en chef Sewell soumit également un projet; en 1822, le juge-en-chef Robinson, à la demande du bureau colonial, en soumit un autre. Le projet actuel a eu son origine dans les célèbres dépêches de 1858; cependant, la recommandation de la dernière dépêche resta sans considération jusqu’à eu qu’elle fut reprise, à la dernière session, par un comité du Président du Conseil [George Brown], ce qui a amené la coalition qui s’est réunie à la conférence de Québec, amené le plan actuellement sous la considération de la Chambre, et amènera, je l’espère fermement, l’Union de toutes les provinces.

En mentionnant les hommes politiques distingués qui ont prôné le projet, je ne puis, je ne saurais oublier les contributeurs zélés et laborieux de la presse qui, sans être alors dans la politique, ont porté l’attention publique sur cette question. De ceux-là j’en mentionnerai deux: l’hon. M. Hamilton, le commissaire actuel de la Nouvelle-Écosse, qui, dans un pamphlet écrit en 1855, a traité le sujet avec une grande habileté; et M. Morris, le député actuel de Lanark Nord, qui, il y a près de dix ans, a publié un excellent traité sur le sujet, et qui,—je dois le faire remarquer en passant,—a été l’agent principal pour amener l’état de chose qui a produit le gouvernement actuel, lequel met aujourd’hui en pratique ses propres idées sur la confédération.

Des Voix—Écoutez! Écoutez!

Thomas D’Arcy McGee [Montréal Ouest, Ministre de l’Agriculture et des Statistiques]—Mais quelles que soient les idées que les écrivains ont émises en particulier, quels qu’aient été les desseins des hommes d’État individuellement, tant que l’esprit public n’a pas été intéressé à un changement aussi momentané, on a travaillé en vain; enfin les événements, plus forts que les individus, sont venus, comme le feu derrière l’écrivain invisible, ajouter la vérité et montrer la sagesse de ces recommandations. Je félicite la Chambre d’Assemblée du Canada et les Législatures de toutes les provinces de l’activité extraordinaire que les hommes publics ont déployée dans la discussion du sujet, par toute la province, dès que ce sujet a été lancé. Un fait que j’ai remarqué avec beaucoup de satisfaction, c’est que ceux qui ont écrit ou parlé sur la question, même dans les plus petites colonies, ont paru parler ou écrire comme s’ils eussent été en présence de la population de toutes ces colonies, et croire que leurs paroles seraient entendues et pesées au loin.

Passant maintenant au second point,—les principaux motifs de l’Union de ces Provinces,—je ne suivrai pas les traces du ministre des finances et du président du conseil, sur les raisons commerciales puissantes qu’ils ont données en faveur du projet; je m’attacherai seulement à indiquer quelques-uns des motifs qui concernent le sentiment, la conscience et l’esprit du peuple de toutes ces Provinces.

En premier lieu, je partage les sentiments qui ont été exprimés dans les quatre discours précédents sur l’état actuel dans lequel nous ne pouvons rester. Notre situation actuelle est une situation de transition: quelque tentative doit être faite pour en sortir. Nous sommes dans une position où nous avons été empêchés, par les évènements et par des leçons, de penser qu’il doit y avoir un changement, et que, pour être permanent, ce changement doit être grand.

Des Voix—Écoutez! Écoutez!

Thomas D’Arcy McGee [Montréal Ouest, Ministre de l’Agriculture et des Statistiques]—Nous avons eu trois avertissements. Le premier nous est venu d’Angleterre, avertissement amical qui nous a été donné plutôt par ses actes que par des paroles, que les relations des colonies avec la mère-patrie étaient entrées dans une nouvelle période. Le premier a eu lieu lorsqu’elle a concédé le gouvernement responsable; le second lorsqu’elle a rappelé les lois de navigation; le troisième lorsqu’elle a adopté le libre échange. Un autre ressort encore de l’abolition des droits différentiels. Durant les quatre ou cinq dernières années, elle a appelé notre attention sur le sujet des défenses du pays, et l’on nous a dit très explicitement que nous ne devions plus nous considérer, par rapport à la défense, sur le même pied qu’auparavant vis-à-vis le pouvoir métropolitain.

Des Voix—Écoutez.

Thomas D’Arcy McGee [Montréal Ouest, Ministre de l’Agriculture et des Statistiques]—Ensuite est venu ce que j’appellerai l’avertissement de l’Amérique, qui, je le dis sans arrogance, n’est que la réalisation de ce que j’ai prévu en 1861, lorsque je disais à cette Chambre; « le premier coup de canon tiré au fort Sumter nous apporte un message. »

Chaque coup de canons tiré depuis a répété ce message. Durant les trois ou quatre dernières années, nos voisins ont augmenté leur pouvoir militaire d’une façon étonnante. Si les chiffres n’étaient là pour le prouver, le carnage horrible qui s’est fait, la quantité de sang répandu et l’immense destruction de propriété en feraient foi. Le changement qui s’est opéré dans leur esprit, à mesure qu’ils se sont familiarisés avec la guerre, est aussi un avertissement pour nous. La guerre en a fait un peuple nouveau, avec de nouveaux instincts, de nouvelles passions, et si nous sommes fidèles au Canada, fidèles aux provinces, nous ne pouvons méconnaître qu’au milieu de la plus grande révolution des temps modernes, lorsque nous entendons les cris de « plus d’argent, plus de taxes, plus de sang, » nous vivons dans un dangereux voisinage.

Quelques humanitaires me diront que ce peuple se fatiguera de la guerre et sera bien aise d’en voir la fin; l’expérience humaine s’oppose à cette doctrine. Les hommes se fatiguent plutôt de la paix que de la guerre, et nous ne pouvons oublier qu’un article proéminent du programme des États-Unis, dès le commencement de la révolution, a été la conquête du Canada. Une autre voix nous avertit encore, et elle vient de l’intérieur; c’est la condition même de la Province.

Le gouvernement constitutionnel devenait rapidement une farce en ce pays. On commençait à dire qu’il était fâcheux que ce gouvernement nous eût été concédé. Si nous ne nous préparons pas sérieusement, après avoir été avertis par trois fois, malheur à nous lorsque sonnera l’heure de nos destinées.

Il y a quelques objections aux détails de la mesure qui est soumise, mais je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un dans cette Chambre qui dise qu’une union quelconque n’est pas désirable. Quelques-uns ont prétendu que les difficultés dont nous sommes entourés pouvaient être vaincues au moyen d’un Zollverein. Cela aurait pu faire en temps de paix, mais ce temps est passé. Maintenant, ce ne sera plus que du papier inutile. Je serais heureux que quelqu’un me donnât de bonnes raisons pour adopter un tel arrangement, mais je crois qu’il n’en existe pas.

Un autre motif, c’est que la politique de nos voisins a toujours été agressive. J’ai lu dernièrement dans les journaux des provinces d’en bas une lettre sur la confédération par Sa Grâce l’Archevêque d’Halifax qui connaît les États-Unis aussi bien que les provinces; je suis bien aise de voir qu’elle a été reproduite ici. Il n’est personne qui désire moins que moi voir les membres du clergé se mêler de la politique ordinaire, mais quand il s’agit de l’existence même de la province, quand c’est une question de paix ou de guerre, quand il y va de la conversation de nos institutions, alors qui a plus de droit de parler qu’un ministre d’un évangile de paix, pourvu qu’il le fasse d’une manière digne de sa position?

Je cite cette lettre, qui se prononce décidément en faveur de la confédération, parce que je crois que beaucoup de personnes n’ont pas donné au sujet autant d’attention que l’Archevêque.

Un autre motif pour adopter l’union, c’est qu’elle resserrera plutôt que de relâcher les liens qui nous unissent à la métropole. Je sais qu’on a dit que cette mesure, si elle passe, produira la séparation.

Donner à la province plus de valeur, donner plus d’importance au commerce, est-ce un moyen d’affaiblir la connexion britannique? Est-ce en montrant que nous pourrions faire plus pour notre protection que nous rendrions cette connexion moins acceptable à l’Empire? Ce dernier ne considère pas l’union comme opposée à ses intérêts. Mais je pose la question au point de vue provincial; nous avons besoin de temps pour grandir, nous ne pouvons marcher seuls, et comme nous ne pouvons penser à l’annexion aux États-Unis, c’est notre devoir à tous d’augmenter notre force.

La connexion sera simplifiée par le fait qu’il n’y aura plus qu’un seul pays de ce côté de l’océan en relation avec la métropole. Je dirai quelques mots des difficultés qui se rencontrent sur la voie du projet, parce que cela pourrait faire voir à la Chambre l’importance qu’il y a de ne rien faire pour en arrêter le progrès. D’abord, il y a toujours eu manque fatal d’entente. Lorsque le sujet était regardé avec faveur par le Bureau Colonial, il créait des soupçons dans les provinces; lorsqu’il était soumis à cette Chambre et aux Assemblées des autres provinces par des membres de l’opposition, les ministres du jour ne pouvaient permettre qu’une mesure de cette importance fut adoptée sur l’initiative de l’un de ses membres.

Lorsque les ministres du jour, comme en 1858, s’emparèrent de la question, l’opposition d’alors les a accusés d’avoir agi sans consulter le parlement. Quand une province faisait un pas, elle n’était jamais sûre de la coopération des autres. Il est juste de dire que le premier mouvement sérieux date du mémoire de 1858, et des travaux du comité constitutionnel nommé durant la dernière session, sur la proposition du président du conseil. (Mr. Brown).

Je crois que cette Chambre, durant la dernière session, s’est engagée à adopter l’union proposée, si la chose était praticable. D’autres membres pensent autrement, mais telle est mon opinion. On faisait objection aux résolutions parce qu’on les avait désignées comme étant un traité. Nous n’avons pas le pouvoir de faire des traités, mais dans le cas de la Nouvelle-Écosse, il y avait une dépêche spéciale invitant les colonies à considérer le sujet d’une Union. Tout a été fait régulièrement, et maintenant le gouvernement vous dit: « vous pouvez accepter le projet ou le rejeter, mais vous ne pouvez l’altérer. Si vous l’altérez, vous êtes contre l’Union, de quelques expressions que vous vous serviez. Si une partie change une phrase, cela signifie que tout le plan s’écroule. Voici le projet et il n’y a qu’une alternative. Vous ne pouvez regarder ceci comme une mesure parlementaire ordinaire; ce sera le parlement impérial qui législatera sur le sujet, et ce sera lui qui nous donnera notre Grande Charte. »

Quelques membres opposés au projet veulent qu’il soit amendé par la province. J’admets que nous devrions viser à la perfection, mais nous avons visé le but et nous l’avons atteint d’aussi près que possible. L’hon. membre pour Châteauguay [Luther Holton] voudrait que nous eussions touché le milieu de la cible; nous avons mis dans le projet le plus de bien et nous y avons laissé le moins de mal possible. J’espère que l’on ne me taxera pas d’inconvenance si je fais allusion à une personne qui n’est plus au milieu de nous, mais qui n’a pas peu contribué à la mesure.

Je veux parler du vice-chancelier actuel du Haut-Canada, l’hon. M. Mowatt. Il en est peu qui aient pris plus d’intérêt que lui aux détails de la mesure. L’orateur annonce qu’il va dire quelques mots quant au côté social de la question. Quelles ont été les populations de ces provinces d’en bas? D’abord les Français. Tout le territoire qu’on propose aujourd’hui de régir par un même gouvernement le fut aussi autrefois par un gouvernement unique,—celui de la Nouvelle-France. L’orateur fait voir ensuite que les provinces acadiennes comptent aujourd’hui des habitants français qui viendront se fondre et s’unir avec les bas-canadiens; que les Irlandais de Terre-Neuve, les Écossais du Cap Breton et de l’Île du Prince-Edouard, que les loyalistes de l’empire uni, trouveraient en Canada des hommes de leur sang avec lesquels ils pourraient sympathiser. Une population fixée, établie et attachée à son sol et à son drapeau consent facilement à s’unir en une seule nation, et si cette union se réalise, la génération qui succédera à la nôtre s’étonnera de ce qu’il se soit trouvé des hommes de notre génération pour s’y opposer. Pour aimer leurs confrères colonistes et leur pays, il suffit à nos populations de les connaître.

L’orateur examina ensuite quelque peu au long les vastes ressources, l’augmentation de richesse et la force que le projet de confédération ne pouvait manquer de nous apporter. Saint-Jean du Nouveau-Brunswick est, nous dit-on, absolument nécessaire pour la défense du Canada, et Terre-Neuve est aussi nécessaire pour la protection du commerce et des possessions du Saint-Laurent. Lord Chatham a dit qu’il vaudrait tout autant abandonner Plymouth que Terre-Neuve.

Quant à l’opposition qui se produit contre la mesure au Nouveau-Brunswick, je crois qu’elle est faite presqu’entièrement par des spéculateurs de chemins de fer égoïstes et rapaces et par des individus engagés dans le commerce côtier, qui craignent que la confédération ne leur enlève quelques-uns de leurs gains. Ce sont là les gens qui attisent le fanatisme et encouragent l’agitation; dans la Nouvelle-Écosse de semblables influences sont aussi à l’œuvre.

Mais cela n’est pas un fait nouveau. Chaque fois qu’on a tenté d’améliorer le sort d’une nation ou du genre humain au moyen de mesures grandioses, il s’est trouvé des hommes égoïstes et à vues étroites pour assaillir ces mesures en appelant aux motifs mercenaires des individus. Aujourd’hui, cependant, les circonstances se présentent favorablement, nous nous sommes acquis le concours des chefs politiques de partis opposés dans les différentes provinces, concours que nous n’obtiendrions probablement pas une autre fois, et chacun doit se persuader de ceci, c’est que si nous n’accomplissons pas cette union, nous serons forcés avant peu d’en faire une avec les États-Unis. Le rêve des États-Unis a toujours été d’implanter sur ce continent une démocratie universelle.

Ce qui fait que la société européenne est meilleure, c’est qu’elle est divisée en nations distinctes et indépendantes, et nous aïeux ont versé leur sang, sont morts, et ont contracté d’énormes dettes, pour y empêcher la domination universelle, soit monarchique ou démocratique. Nous devons faire comme eux pour empêcher une pareille tentative sur le continent américain. Encore quelques ruptures de pactes, encore quelques menaces de mauvaise foi, justifiées par notre législature, et nous serons à jamais séparés des autres colonies par une barrière infranchissable et honteuse.

L’orateur passa ensuite à la question de l’éducation, et rappela comme un exemple à suivre la tolérance pratiquée dans les temps anciens, alors que les presbytériens de Montréal avaient la permission de célébrer leurs offices dans l’église des Pères Récollets, faveur qu’ils reconnurent en offrant une livre de chandelles aux révérends pères.

La loi des écoles séparés du Haut-Canada a été acceptée par les conférendaires comme un fait accompli, et comme immuable. Il est juste que la minorité catholique romaine du Haut-Canada jouisse des mêmes droits que la minorité du Bas-Canada.

Quant au principe fédéral, dit l’orateur, je maintiens qu’il est bon, bien qu’il ne soit pas généralement durable. En Amérique, il n’a pas encore failli, mais il a montré certains défauts qui, je l’espère, ont été élagués du projet par les conféderendaires.

L’orateur termine son discours par une péroraison éloquente sur les avantages qui découleront de cette union; son discours dura plus de 2 ½ heures.

John A. Macdonald [Kingston, Procureur-Général Ouest]—Je propose, conformément à l’entente qui a eu lieu précédemment, que le débat soit ajourné à jeudi en huit et soit alors le premier ordre du jour à sept heures et demie.

Luther Holton [Chateauguay], dit quelques remarques, dans le cours desquelles il dit: Si les cinq discours faits sur la question par cinq des membres du gouvernement contiennent tout ce qui peut être dit en faveur du projet, je ne crains pas, pour ma part, de les laisser aller devant le pays sans réponse; car ceux qui les ont prononcés n’ont aucunement réussi à prouver l’opportunité et la raison d’être de la résolution qu’ils proposent de soumettre à la chambre. Plusieurs parties du plan n’ont été aucunement expliquées, entr’autres les constitutions des gouvernements locaux, et je crois que la Chambre et le pays avaient droit à des renseignements plus complets sur des questions aussi importantes que celles de l’éducation, du chemin de fer intercolonial, etc., etc.

Je conclus des interprétations qui ont été données par le président du Conseil et le ministre d’agriculture qu’une partie intégrale du projet est que nous prenions sur nos charges, les dépenses pour la défense du pays, dépenses dont nous ne connaissons pas le chiffre. Les dépêches du gouvernement impérial à ce sujet devraient être mises devant la Chambre, avant que celle-ci n’ait donné sa décisions finale et irrévocable sur le projet. Que ces discours aillent donc devant le pays, et s’ils n’ont pas l’effet de faire voir à tout le monde les dangers de ce projet crû, non mûri et mal digéré, qui menace de plonger le pays dans une dette incalculable et dans des difficultés et une confusion vraiment inconnues sous le présent système constitutionnel, quelqu’imparfait qui puisse être ce système; je ne dirai pas que je désespèrerai de mon pays, mais j’appréhende pour lui une période de malheurs et de tribulations qu’il n’auru jamais éprouvés jusqu’alors.

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